L’impact de la masse musculaire sur le déclin cognitif




L’impact de la masse musculaire sur le déclin cognitif

Longévité -

À ce jour, plusieurs facteurs ont été identifiés comme ayant une influence sur le déclin de la santé globale. Une nouvelle étude démontre une découverte surprenante : votre masse musculaire pourrait être liée à la vitesse de votre déclin cognitif !

Une récente étude québécoise effectuée par des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et de l’École de nutrition humaine de l’Université McGill révèle un lien entre une faible masse musculaire et le déclin cognitif. L'Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, menée sur des adultes âgés de 65 à 86 ans pendant une durée de 3 ans, montre une association entre une faible masse musculaire et la fonction cognitive.

« Une faible force musculaire a récemment été associée à un risque plus élevé de démence, mais on sait encore peu de choses sur l’existence d’un possible lien entre la masse musculaire et la cognition. Dans cette étude, nous montrons pour la première fois que la présence d’une faible masse musculaire est significativement associée à un déclin cognitif plus rapide et que cette association est indépendante de la force musculaire et du niveau d’activité physique, parmi d’autres facteurs », dit Stéphanie Chevalier, Ph. D., scientifique au Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications (DeMeC) à l’IR-CUSM, qui a dirigé l’étude.

Éléments mesurés dans l’étude

La masse maigre des tissus mous appendiculaires (MMA) a été évaluée par absorptiométrie à rayons X à double énergie (DEXA). Une MMA faible a été identifiée en utilisant les points déterminants canadiens spécifiques au sexe. La mémoire a quant à elle été évaluée à l'aide du test d'apprentissage verbal auditif de Rey (RAVLT). La fonction exécutive a été évaluée à l'aide du test d'alternance mentale, du test de Stroop à interférence élevée (mots/points), du test de fluidité animale et du test oral d'association de mots contrôlés. La vitesse psychomotrice a été évaluée à l'aide du temps de réaction à un choix administré par ordinateur. Des scores composites par domaine ont été créés. Sur les 8279 participants, 4003 (48%) étaient des femmes et l'âge moyen était de 72,9 (5,6) ans. Au total, 1605 participants (19,4 %) présentaient une faible MMA au départ. 

Résultats

Cette étude a trouvé des associations longitudinales entre une faible MMA et la cognition liée au vieillissement. L'identification des adultes âgés présentant une faible masse musculaire, le facteur modifiable ciblé, peut aider à déceler les personnes à risque de déclin accéléré des fonctions exécutives.

Les participants présentant une faible MMA étaient plus âgés, avaient un indice de masse corporelle plus faible et un niveau d'activité physique plus faible. D'après La méthode de la régression linéaire multiple, la présence d'une faible MMA au départ était associée à un déclin cognitif plus rapide à 3 ans dans les fonctions exécutives et la vitesse psychomotrice. Après ajustement des variables telles que l'âge, le niveau d'éducation, le pourcentage de graisse corporelle et la force de préhension, une faible MMA n'était associée de manière indépendante qu'à une diminution de la fonction exécutive. Une faible MMA n'était toutefois pas associée à la mémoire.

La masse musculaire - un facteur modifiable

Les fonctions exécutives sont importantes dans nos activités et nos comportements quotidiens, car elles nous aident à rester concentrés, à organiser nos pensées et à prendre des décisions. Une faible masse musculaire - comparée à une masse musculaire dans la fourchette de normalité pour l'âge - était associée à un déclin plus important de la fonction exécutive sur trois ans, mais pas à une perte de mémoire ou de fonction psychomotrice.Le fait que la masse musculaire ait été identifiée comme un facteur modifiable qui pourrait être utilisé pour réduire le risque de démence laisse place à plusieurs opportunités de traitements préventifs.

Les muscles jouent non seulement un rôle dans la force et la capacité physiques, mais sont également le lieu où de nombreuses protéines sont stockées et sécrétées pour se lier au cerveau. L'exercice physique - en particulier les exercices de résistance - et la formation du tissu musculaire peuvent augmenter le flux sanguin vers le cerveau et aider à la concentration et à la prise de décision. Combiner l’exercice physique à une bonne alimentation - comprenant suffisamment de protéines - favorise le maintien de la masse musculaire pour de nombreuses années.


 

Par rapport à une masse musculaire normale optimale pour l’âge, une faible masse musculaire était associée à un déclin plus important de la fonction exécutive sur trois ans, mais pas à une perte de mémoire ou de fonction psychomotrice. Les fonctions exécutives sont importantes dans nos activités et nos comportements quotidiens car elles nous aident à rester concentrés, à organiser nos pensées et à prendre des décisions.

Des millions de personnes et leurs familles sont touchées chaque jour par la démence. Lorsqu'une personne reçoit un diagnostic de démence, il semble que le processus de déclin cognitif soit permanent. Cependant, de nouveaux développements dans la recherche pourraient conduire à des traitements potentiels et même à des remèdes. 

Source : https://cusm.ca/nouvelles-et-histoires/nouvelles/une-etude-de-lir-cusm-demontre-lexistence-dun-lien-entre-faible